1974-2014 - le temps des cerises tu fais pas ce qui te plait

Chute de Massada en 74 de notre ère ; étais-ce parce que c'est le temps des cerises ? 1900 ans plus tard la terre est toujours déchirée... L'ONU affirmera le droit à l'autodétermination des Palestiniens (22/11/1974) ; en 2014 le nid de guêpes n'est toujours pas apaisé et tout récemment le Pape vient de tenter un ultime coup fourré pour essayer de faire appel à des sentiments humains chez les responsables des différentes parties. Je lui souhaite bonne chance.

 

1974, année très riche en événements, je ne m'arrêterai qu'à quelques détails...

• 13 février : expulsion d'Alexandre Soljenitsyne, prix Nobel de littérature, à la suite de la publication de L'Archipel du Goulag.

• 29 mars : Nicolae Ceaușescu, président de la République populaire roumaine. Qui devait finir lynché comme un malpropre (ou un vulgaire Kadhafi) tandis que nous célébrions les événements qui nous conduisirent à lyncher un serrurier. 

• 25 avril :

  • Révolution des Œillets au Portugal. Rébellion de l’armée conduite par de jeunes officiers sous la direction du capitaine Otelo Saraiva de Carvalho. Une junte militaire de sept membres (dont António Spínola et Francisco da Costa Gomes) déclare assumer provisoirement le pouvoir. Marcelo Caetano se rend à Spinola et le président Americo Tomas est mis en état d’arrestation. La démocratie est instituée. La foule envahit les rues de Lisbonne, fraternise avec les militaires qui reçoivent des œillets, dont ils ornent leurs fusils.

• 16 mai :

  • Palma Carlos devient président du conseil au Portugal (fin le 14 juillet).

  • Helmut Schmidt devient chancelier en RFA.

  • En République fédérale socialiste de Yougoslavie, une troisième Constitution renforce l'autonomie de chaque nation, tout en accordant au maréchal Tito le poste de président à vie.

• 19 mai : Valéry Giscard d'Estaing élu à un poil de barbe près,contre le futur Tonton ci devant Dieu, grand marchand d'illusions soixante-huitarde. 

Meilleur accordéoniste que président, Giscard se voulait « peuple » en tortillant du cul pour chier droit il laissa la France avec un budget en équilibre certes, mais c'est sous son pontificat que commence le retour du chômage de masse oublié depuis avant l'occupation. Et pendant qu'en Grèce le régime des colonels s'effondre déstabilisé par le coup d'état chypriote, on nous encense avec une ampoulée « démocratie libérale avancée », on collectionne les jolis cailloux, on avance l'âge de la majorité (ce qui joua un rôle important dans ma vie), on confond fox terriers et avions, on refuse de gracier Rannucci malgré des doutes universels, mais Patrick Henry ⁽¹⁾; alors même que le cadavre du petit Philippe BERTRAND pourrissait sous son lit, voulait et réclamait la tête du précédent mais sauve la sienne grâce à Badinter... Il en remerciera la justice quelques décennies plus tard en se faisant gauler dans une opération de schnouff alors qu'on lui avait déroulé un tapis rouge. Les partisans de la peine de mort sont souvent des gens comme lui : vachement franc du collier. Ils veulent la mort... Pour les autres. On trouve cela déjà il y a deux mille ans à peu près quand les scribes (des intellos donneurs de leçon qu'on jamais rien foutu de leur vie comme on en trouve tant) veulent lapider la femme adultère (Évangile selon Jean 7,53-8,11) et qu'il les mets au défi d'en trouver un seul parmi eux qu'a pas une grosse connerie à se reprocher. Que vous preniez le récit pour une légende ou une réalité ne change rien à la chose : pas bézef de neuf sous le soleil et le gars qui a rédigé le texte, s'il inventait, connaissait alors bien mieux l’âme humaine que vous... Si le rédacteur n'inventait pas, alors c'est bien Jésus qui connaissait l'âme humaine. Ça ne change rien au fond de la chose. Patrick Henry voulait la peau de Rannucci, il l'a eue en quelque sorte. Normal, c'est lui qui avait le premier péché et voulait donner l'image de celui qui n'avait rien à se reprocher. Passons, mai 1974 c'est le temps des cerises au son de l'accordéon, et si ça n'a pas des airs de 1936 tout le monde semble croire au progrès radieux promis par le chauve de service à l'interrim républicain. Le reste du monde est en plein chambardement et les maux qui affligeront notre monde quarante piges après sont déjà en gestation mais personne ne le voit (enfin... presque).

• 1974 c'est le temps des cerises et je suis jeune encore. Bien jeune. J'espère et j'angoisse, tout à la fois. J'essaie d’appréhender le monde autour de moi... Je sais déjà que les plus beaux serments délivrés dans l'apparat et les formes sacrées peuvent n'être que mirages et duperie. Mon oncle est déjà en instance de divorce avec la niortaise qu'il a épousé deux piges plus tôt dans un grand déploiement de luxe et avec grand messe consacrée. 

Ce n'est pas la seule trahison... Celle là m'a marqué parce que je me suis trouvé au cœur des événemenst, devoir choisir parce qu'on me sollicitait... Et ne plus savoir. Mais c'est un « détail » annexe. L'hiver avait été difficile. La santé des miens battait de l'aile. Je dus remplir un rôle que je n'avais pas prévu... Jusqu'à ce printemps entre Ascension et Pentecôte⁽²⁾où ça s'est brutalement aggravé. Où j'ai compris brutalement des choses qui chamboulèrent toute ma vision du monde. J'entrais brutalement dans l'âge adulte sans y être préparé vraiment et prématurément. Je me vis obligé de remplacer mes parents, tout seul, comme un grand. Une ferme à 16 piges ça vous dit ? J'ai alors vécu une période très dure jusqu'à ce que je choisi, quelques mois plus tard, de foutre le camp dans la royale. Mais pas avant que mes dabes ne fussent sorti de leurs ennuis, et après que moi je fusse passé de vie à trépas avant que les secours qui m'emmenaient à la morgue ne s’aperçoivent que finalement y'avait encore de la vie dans ce cadavre qu'on croyait claboté. 
Il me fallait une bouée, tout mon monde était parti en fumée. Quoique il me restait un canot : mon univers spirituel. C'est là que j'ai reçu ma première consécration d'un Maître hors normes. 
Ceux qui ne comprennent pas aujourd'hui que je sois en marge des chapelle tout en continuant d'espérer en l'Esprit ne savent pas qu'en ce temps là j'ai rencontré à la fois Dieu et le Diable. Matériellement, si j'ose dire. 
Vous vous étonnez que je sois « spéce » comme on dit ? On le serait à moins non ?
Voilà, c'est tout. Mai le temps des cerises... Pas pour tout le monde et pas tout le temps. 
Quarante piges se sont écoulées et je crois que cet anniversaire où je suis à nouveau dans une merde noire, autant et même bien plus qu'en ce temps là, est une sorte de remake... Mon karma qui s'accomplit. En sortirais-je cette fois encore ? Dieu seul sait et encore, c'est même pas sûr. Voyez vous, je crois qu'un abcès est en train de crever. Je règle mes comptes avec moi et la vie. Faut pas s'étonner si je suis si sec avec certain(e) s. J'ai plus le temps pour de faux semblants. 
Bien sur, j'ai pas tout détaillé. Mais vous en savez assez pour piger l'essentiel. 
Il y a 40 piges, j'étais inconscient mais fort comme un bœuf. Je suis faible comme un tit mais ma caboche s'est salement consolidée. Je perds un peu le fil de l'inextricable écheveau qui m'enserre comme une toile. Mais la rage est intact, comme à 16 piges je dis : je mourrais peut-être, mais je ne me coucherai pas. Parce qu'en ce temps là, j'ai vu toutes la noirceur dont sont capable les faux « amis », j'ai vu aussi que les vrai se révèlent à l'usage. J'ai vu la méchanceté et la bonté. La vie ne m'a rien appris de plus depuis. J'ai toujours rencontré des ignobles parmi les gens « biens sous tous rapports » et trouvé des anges dans les caniveaux. Et réciproquement aussi. Dans un papier récent sur un autre blog, je disais que j'avais trouvé plus de tendresse chez mon fusco de Bidel que chez de soi-disant pacifistes. C'est un exemple... significatif. Et au fait : lui sait (savait + tôt) toute l'histoire de 1974, bien au delà de ce que j'ai écrit là.

 40 ans de découvertes & d'expérience

⁽¹⁾ Dire qu'il portait le nom d'un grand révolutionnaire Américain (29 mai 1736 – 6 juin 1799 ) 

⁽²⁾A l'Ascension Jésus invente la Montgolfière, à La Pentecôte il invente le parachute..; ça prouve bien qu'il avait 2000 ans d'avance sur vous... J'espère que j'aurais 1 jour l'occasion de vous dire la lecture que j'ai de ces textes... 

Comments

[Guillaume2008]

Quarante piges dans un monde en mutation accélérée... Avec mon niveau scolaire je me suis quand même adapté aux outils moderne et ça tient du miracle un peu :-) Pour le reste, je ne sais pas si y'a du mieux... J'en vois pas beaucoup... En plus le gaspillage a considérablement augmenté... Je le tiens de représentant de missions d'État chargées d'étudier la question qui se sont exprimés sur une radio régionale. Sur internet la haine est omniprésente et le débat politique se réduit souvent à l'invective ; mais sur le terrain aussi. Il y a bien plus de misère et moins de combine pour s'en sortir honnêtement sans être chapitré par des intellos incapables. Y'a pas que l'âge et la santé... Y'a le contexte. Le pire est qu'il y a des endroits pire que Niort ! Et je le sais !

[Claudine LOKAY]

Bilan de 40 ans de vie dans un monde qui n'arrête pas de changer, si le progrès est énorme dans nombre de domaines, il n'en reste pas moins que la misère est toujours présente, peut-être bien pire pour certains . L'argent gouverne le monde et le quotidien de tout un chacun. Sans argent on n'est rien, transparent, on n'intéresse personne. Le temps qui passe nous apprend à ne plus faire confiance, à y regarder à deux fois en terme d'amitié, on ne gobe plus tout, on a perdu nos illusions et on apprend à faire avec ce qu'on a .....ou ce qu'on n' a pas ou plus .